“Claiming America” : the poetics of transgressivity in the works of Maxine Hong Kingston

Cette thèse a pour objectif d’étudier l’intégralité des œuvres de Maxine Hong Kingston à la lumière de la thématique de la multi-appartenance. L’écriture de Kingston, éminemment transgressive, soulève le problème d’une identité plurielle pour un sujet entre deux cultures, en l’occurrence chinoise et américaine, et les questionnements qui la parcourent sont au cœur de la littérature sino-américaine et plus largement asiatico-américaine. Mettant en scène des personnages pris dans un entre-deux, l’écrivaine explore la difficulté pour les immigrés de trouver leur place sur la terre d’accueil, et ce d’autant plus quand cette dernière manifeste une méfiance radicale face au groupe ethnique dont ils sont issus. En repoussant systématiquement les limites imposées, Kingston ouvre son écriture à tous types d’espaces et de cultures, déconstruisant ainsi les stéréotypes nuisant à une bonne compréhension de la littérature sino-américaine, dont les qualités littéraires n’ont pas été toujours reconnues. Qu’il s’agisse d’espaces géographiques ou d’espaces génériques, l’écrivaine montre comment la situation d’entre-deux, bien qu’instable, peut permettre la construction d’une identité complexe. Tout en réaffirmant leurs liens avec leur terre natale, les personnages de Kingston « revendiquent l’Amérique » comme étant également leur terre, remettant ainsi en cause l’idéal d’une Amérique blanche. Engagée aussi bien sur le plan politique que littéraire, Maxine Hong Kingston présente une image complexe et inclusive de l’identité américaine qui englobe tout individu ayant participé à la construction de la nation, quelle que soit son origine ethnique, et rappelle ainsi le potentiel éminemment politique de la littérature.The aim of this PhD research is to study all of Maxine Hong Kingston’s works from the angle of multiple belonging. Kingston’s writing is inherently transgressive and addresses issues commonly found in Chinese American literature and more generally Asian American literature: the issues of being caught between two different cultures–the Chinese and the American ones–as well as of having to deal with a plural identity. Through her characters who experience in-betweenness, the writer focuses on the difficulties for immigrants to find their own place in an adoptive country that blatantly expresses a strong mistrust of their ethnic group. As she systematically challenges imposed limits, Kingston’s writing opens up to all types of spaces and cultures, thus deconstructing the stereotypes that have long prevented a proper understanding of Chinese American literature, whose literary qualities have often been denied. Be they geographical or generic spaces, the writer points out how a situation of in-betweenness, though unstable, can contribute to the construction of a complex identity. While reasserting their bond to their homeland, Kingston’s characters “claim America” as their own, thus calling into question the ideal of a white America. Committed both on the political and literary levels, Maxine Hong Kingston represents a complex and inclusive American identity that encompasses all individuals having contributed to the building-up of the nation, regardless of their ethnic origins, therefore reminding the reader of the eminently political power of literature